situation périlleuse en camping-car !
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  • Photo du rédacteurAlain Reynaud

Comment se mettre dans une situation périlleuse en camping-car ?

Dernière mise à jour : 30 janv. 2020


La vie en camping-car n'est pas toujours rose :

Il y a une dizaine de jours je partais en reportage pour 3 à 4 jours, en fonction de la météo et des objectifs fixés.

Nous avons pris énormément de retard sur notre calendrier vu que le printemps peine à s’installer et que nous pouvons difficilement obtenir plus d’une journée de beau temps depuis le mois d’Avril. Or il s’avère que c’est durant le mois de Mai que nous avons une recrudescence de travail pour profiter des belles lumières et des feuillages vert tendre.

Je charge donc tout mon matériel à bord de notre camping-car et c’est parti pour quelques jours d’aventures et 10 domaines à photographier et filmer en drone. La tâche n’est pas aisée, car les domaines s’échelonnent entre l’Hérault et l'Ardèche et nous avons une prévision météo qui nous donne 2 à 3 jours de beau temps, sans toutefois nous garantir un soleil éclatant, ce qui est pourtant primordiale dans ce type de reportage.

Départ en Fanfare :

Camille est habitué à me voir partir seul, ça ne l’amuse pas forcément beaucoup mais elle sait que je reviens une fois que j’ai terminé mon travail. Timothé quand à lui ne comprend pas bien pourquoi je pars avec le camping-car et que je n’emmène pas toute la famille avec moi, il n’est pas content et le fait bien savoir. Je quitte donc la maison familiale vers 10h alors que j’étais censé partir vers 8 ou 9h maxi. Mon planning vient de prendre une grosse baffe, mais le soleil s’installe et tout semble se profiler à merveille.

Mon premier rendez-vous est à environ une heure de la maison et je ne devrais pas être trop ennuyé, étant donné que les propriétaires seront absents et qu’ils me laissent libre accès au domaine. Il ne faut pas oublier que lorsqu'on roule en camping-car, on ne met pas le même timing pour aller d'un point à un autre. Autre problème dans ce genre de configuration, c’est d’arriver à cacher le camping-car, parce qu’il est assez aisé de le faire disparaître des photos, mais beaucoup moins des vidéos. Fort heureusement je trouve un grand chêne blanc qui me permet de me camoufler et je peux tourner aisément mon premier reportage.

Direction les Cévennes où je dois ensuite me rendre dans un domaine que j’ai bien connu il y a quelques années en arrière et où je suis accueilli par Madame avec qui nous discutons un moment du temps qui passe et du départ de son mari, ruinant toutes ces années de travail. La dure loi de la vie fait que nous ne sommes pas toujours maîtres de tout. Le reportage reste agréable car l’endroit est magnifique et loin de tout, ça fait rêver…

Retour vers la plaine où je dois faire cohabiter mon drone dans le ciel avec un ULM qui s’amuse à décoller et atterrir à quelques centaines de mètres du lieu où je tourne, je le repère dès mon arrivée car il vol vraiment bas. Je n’aime pas du tout cette situation, je vérifie les autorisations de vol, je suis en zone verte donc pas de soucis, j’ai le droit de voler, mais le vent se lève, le ciel se voile de nuages et cet engin aérien met en péril la sécurité. Je dois toutefois boucler cette mission car j’avais prévu d’en faire 4 dans la journée et je n’en suis qu’à la troisième. Je termine tant bien que mal mes images avec une jolie frayeur quand j’ai vu passer cet ULM à seulement quelques mètres de mon drone, enfin c’est toujours difficile à dire parce que les perspectives sont souvent trompeuses, et je n’étais qu’à 50m d’altitude, mais l’ULM était vraiment très bas et ça je n’aime pas du tout.

Je me dépêche de repartir vers Nîmes où m’attend un nouveau reportage, mais j’ai bien conscience que ça va être compliqué de le faire ce soir. Mon camping-car préfère les autoroutes au petites départementales, mais là, l'autoroute est hors sujet. En revanche si je dors non loin du lieu, et c’est là tout l’avantage du camping-car, je peux me pointer aux premières heures et du coup enchaîner les autres reportages derrière.

Vive le GPS :

Une fonction géniale de nos smartphones, c’est le GPS qui nous permet d'éviter d'avoir à déplier de cartes comme au bon vieux temps. Le hic c’est que le GPS de Google ne tient pas compte de la taille du véhicule et que parfois ça coince un peu. N’écoutant que la jolie voix féminine de mon partenaire de route, je m’engage sur une route étroite et ma foie, plus étroite que ce que j’avais imaginé, en cela rien d’alarmant, si ce n’est qu’elle est relativement passagère pour une petite route. J’espère donc arriver à un point plus large au prochain carrefour.

je croise deux ou trois voitures de faible gabarit et tout se passe bien lorsque, arrive une twingo qui m’oblige à me caler bien à droite afin de la laisser passer, et c’est là que les choses tournent mal, je sens mes deux roues mordre sur le bas côté et tomber d’un coup, je me dis qu’il n’y a rien de grave et qu’une fois le volant tourné, l’adhérence des roues sur le bitume va reprendre ses droits. Mais le véhicule ne veux pas avancer, je me dis alors qu’il y a un truc que je n’ai pas vu, et je sors afin d’aller voir de quoi il en retourne.


Camping-car en difficulté

C’est alors que je me rends compte que la route s’est affaissée et que les roues du camping-car flottent dans le vide, il n’y a plus rien sur au moins 50 cm de profondeur voir plus, et que le châssis est posé sur le bitume. C’est là que je sens comme une lueur de désespoir grimper en moi, un grand moment de solitude m’envahit.

Les propriétaires de la Twingo, qui étaient des gens fort avenants, ne se sont pas enfuis, ils ont bien compris en regardant dans le rétroviseur que quelque chose n’allait pas et se sont arrêtés au virage suivant pour voir si je repartais ou non. Il sont alors venus me voir en me demandant comment ils pouvaient m’aider, mais le fait est qu’avec une Twingo ils n’allaient pas pouvoir faire grand chose. L’homme me dit alors qu’il habite non loin d’ici et qu’il va tenter de trouver chez lui des planches et des parpaings pour glisser sous les roues. Ils repartent et je me dis que je ne les reverrai jamais. Pendant ce temps je tente d’appeler tous les gens que je connais dans le coin pour savoir qui pourrait me sortir de là, mais à cette heure-ci la route devient vraiment passagère et je dois guider chaque voiture afin de pas les faire tomber dans le fossé et de ne pas voir le camping-car rayé sur toute la longueur. Des voitures, il en passe de toutes sortes, des grosses des petites, des pilotes chevronnés, de jeunes apprentis qui se demandent comment je vais réussir à les faire passer là, des rastas sympas, des gays tout sourire, de jolies cadres dynamiques avec plus de bijoux aux doigts que la valeur de mon camping-car pourtant tout neuf, des trop pressés, des qui savent tout, et surtout des tas de gens qui me souhaitent bon courage mais qui n’ont pas de solutions à me proposer…

Du courage et un bon 4x4 :

Mon couple à la Twingo revient avec des tas de trucs à glisser sous les roues, c’est déjà un bon point. S’arrête alors un type bedonnant et T-shirt à l’effigie de l’OM dans un gros Touran blanc flambant neuf. Il me regarde et il me dit - Là je crois que vous avez un soucis !” - “Effectivement” lui répondis-je en regardant son volumineux 4x4, -mais là je crois que vous avez le véhicule pour me sortir de cette situation ?”

Ca se pourrait bien me dit-il l’air goguenard… c’est alors qu’on se met à analyser la situation sous les coups de klaxonne de gens hirsutes pressés d’aller faire la fête. Nous cherchons tant bien que mal la pièce qui doit venir se visser dans le châssis afin de tracter le camping-car à l’aide d’une sangle que ce gentil monsieur avait eu l’idée de garder dans son coffre, une sangle de balle taille qui ne sert qu’à ça visiblement. Après avoir retourné tout le véhicule, un type s’arrête et nous dit que sur un Ford transit, la pièce que l’on cherche est sous le siège droit dans une trappe du marchepied… Et il a raison le bougre, nous allons donc pouvoir visser enfin la pièce et nous sortir de là… Mais allez savoir pourquoi, la pièce ne veut pas se visser. Tout le monde essaye tant bien que mal, et c’est un échec total. Si nous avions été dans une pièce de Pagnol, j’aurai rajouté que Mr le maire et Mr le curé mettent la main à la patte, mais au 21è siècle le maire et le curé ont bien d’autres choses à faire, et le balais incessant des voitures nous rappelle à l’ordre alors que la nuit commence à tomber. Ca fait deux ou trois fois que je glisse à l’oreille du gars que c’est peut-être un pas inversé, mais il ne m’entend pas, gentil certes, mais têtu comme une mule. C’est alors que passe un nouveau véhicule avec un type qui doit être garagiste et qui lui dit que le pas est inversé sur la pièce en question, nouvelle tentative, et là ça marche, nous avons enfin pû visser la pièce qui doit me sortir de là.

Le reste de cette mésaventure se passe sans encombres, le calage des roues fait que le châssis ne ripe même pas sur le goudron et nous sortons le camping-car de cette situation ubuesque sans dégâts apparents.

Je reprends ma route jusqu’au point indiqué par le GPS, il n’y a pas de château ou de domaine, rien d’autre qu’un croisement de deux routes, je me dis que ma journée est déjà bien remplie, je me gare à l’entrée du village sur le bas côté et passe une nuit bien mérité, sans savoir que mes péripéties allaient m’apporter de nouvelles mésaventures…

A suivre...

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